La large victoire d'Ariel Sharon aux élections du 6 février 2001 et la constitution sous sa férule d'un gouvernement d'union nationale, avec Shimon Pérès, son ancien contempteur, comme ministre des Affaires étrangères en disent long sur les motivations conscientes ou inconscientes de la société politique israélienne. Après les tergiversations d'Ehoud Barak, incapable d'honorer ses propres engagements, après la répression brutale du mouvement populaire palestinien, après la...
La large victoire d'Ariel Sharon aux élections du 6 février 2001 et la constitution sous sa férule d'un gouvernement d'union nationale, avec Shimon Pérès, son ancien contempteur, comme ministre des Affaires étrangères en disent long sur les motivations conscientes ou inconscientes de la société politique israélienne. Après les tergiversations d'Ehoud Barak, incapable d'honorer ses propres engagements, après la répression brutale du mouvement populaire palestinien, après la honteuse débandade de ce qu'on appelait "le camp de la paix", ces deux événements viennent confirmer qu'Israël n'est pas mûr pour la paix. Pis encore: qu'il adresse aux Palestiniens, aux Arabes et à l'opinion publique internationale un message de haine et de mépris. Car I'homme que les électeurs, par désarroi ou par dépit, ont porté au pouvoir suprême n'est pas qu'un vieux baroudeur assagi, comme on nous le dépeint complaisamment, mais un criminel de guerre. Qui plus est, il s'agit d'un récidiviste, dont la "carrière", de la Cisjordanie au Liban en passant par le Sinaï, n'est pas moins affreuse que celle de Pinochet ou de Radovan Karadzic. Ses crimes, comme les leurs, relèvent assurément de la compétence d'un tribunal pénal international.