La France n'a cessé au XXe siècle d'être confrontée à la question de Palestine. Puissance impériale, son rôle fut loin d'être négligeable dans la genèse du conflit israélo-arabe. Ramenée aux dimensions d'une puissance moyenne, elle n'en a pas moins continué de peser sur l'évolution de ce conflit, parfois de manière décisive. Itinéraires de Paris à Jérusalem décrit les séquences successives de cette politique depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à la crise du Golfe....
La France n'a cessé au XXe siècle d'être confrontée à la question de Palestine. Puissance impériale, son rôle fut loin d'être négligeable dans la genèse du conflit israélo-arabe. Ramenée aux dimensions d'une puissance moyenne, elle n'en a pas moins continué de peser sur l'évolution de ce conflit, parfois de manière décisive. Itinéraires de Paris à Jérusalem décrit les séquences successives de cette politique depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à la crise du Golfe. Ecrit par deux historiens arabes, il en retrace les métamorphoses et recherche à en retrouver les constantes. Il s'efforce, à chaque fois, de la situer dans son contexte régional et international, mais aussi d'en préciser les enjeux sur la scène intérieure française et d'éclairer les motivations idéologiques de ceux qui ont eu à la conduire ou à l'influencer. Qu'il s'agisse du Quai d'Orsay ou des partis politiques, des élites intellectuelles ou des institutions juives, tous les acteurs qui se sont trouvés directement ou indirectement concernés par la question de la Palestine sont pris en considération. S'appuyant sur une vaste documentation, Samir Kassir et Farouk Mardam-Bey analysent les automatismes de pensée qui ont déterminé la perception du sionisme en France. Ils dissèquent l'alliance franco-israélienne des années 50, faisant le point des connaissances actuelles sur l'affaire de Suez, et montrent comment la France a pris la terrible responsabilité de doter Israël de l'arme nucléaire. La politique arabe du général de Gaulle et de Georges Pompidou, tant contesté par les faiseurs d'opinion, fait ensuit l'objet d'un exposé détaillé et nuancé qui souligne en même temps ses aspects novateurs et ses limites. Le livre se termine par une étude de l'action entreprise par Valéry Giscard d'Estaing, puis par François Mitterrand, où l'accent est mis sur les glissements qui ont amené ce dernier, avec le soutien de la quasi-totalité de la classe politique, à s'aligner sur les Etats-Unis dans la guerre du Golfe.